La tomate de A à Z, et de Z à A

petite récolte de tomates colorées, vertes, oranges, roses, rouges, de toutes tailles

 

Venue des lontaines contrées d’Amérique Latine, où elle égaye de ses belles couleurs vitales et variées les étals des marchés locaux, elle a voyagé et s’est implantée en Europe, et partout dans le monde. Elle s’est dès lors ramifiée en milliers de variétés locales, goûtues et colorées, jaune, rouge, orange, vertes, violettes, zébrées, tachetées, en accordéon, tigrées, pyriformes, etc.

Elle a ainsi enrichi de son abondance gustative les palais reconnaissant de tant et tant d’êtres humains…

Qui n’a pas savouré avec délectation une bonne grosse tomate juteuse, une coeur de boeuf par exemple, n’a pas vécu !

 

Que tu connaisses ou non de telles saveurs inouïes, peut-être auras-tu envie de savoir comment cultiver ce légume-fruit gorgé de soleil et de vie, et d’en partager les richesses avec tes amis, ta famille, tes proches ?

Voyons donc d’un peu près, si tu le veux bien, la culture de la merveilleuse tomate, et voyageons quelque peu à travers ses couleurs, ses parfums, ses saveurs et ses formes !

 

Quelles graines semer ?

Bon, pour commencer, tu dois avoir à ta disposition un sachet d’une variété ancienne, non hybridée, reproductible.

Quelques noms de variétés pour te mettre l’eau à la bouche ? Green zébra, coeur de boeuf, marmande, mystère Berthier, andine cornue, russe rouge, banana leg, rose de Berne, etc., des noms, qui comme les saveurs de ces tomates, sont d’une grande diversité…

Où te procurer pareilles semences ? Chez de bons semenciers indépendants… quelques noms phares pour te guider dans cette démarche d’autonomie ?

Kokopelli, Germinance, Le potager d’un curieux, Graines d’el Païs, Potager de Santé, Biogerme, etc.

Leurs catalogues regorgent de toute la richesse semencière dont tu as besoin.

 

Semis et suite :

Tu as donc désormais en main ton sachet de graines. Tu l’ouvres méticuleusement, disposes quelques graines dans le creu de ta main, puis les disposes sur un lit de terreau préparé au préalable, dans un pot, plusieurs, une jardinière, dans une mini-serre, etc.

Plusieurs types de contenant peuvent tout a fait convenir !

Une fois les graines semées, tu n’as plus qu’à les recouvrir légèrement de terreau, et à humecter au pulvérisateur et graines et terreau. Puis, mettre le tout au chaud dans ta maison, sur un rebord de fenêtre par exemple, à une température entre 18 et 25 degrés…

La levée peut prendre de quelques jours à deux trois semaines, en fonction de la variété, de l’ancienneté ou de l’état de conservation des graines… Tu auras alors le plaisir de voir pointer une jolie petite plantule verte avec ses deux cotylédons… puis ses deux vraies feuilles…

Une fois la plantule munie de quelques feuilles, tu pourras la transplanter dans un pot individuel, ou bien, semer dès le départ dans des pots individuels. Tu peux également semer directement dans des pots biodégradables, si bien que le système racinaire ne se trouvera pas dérangé au cours de sa jeune existence… Mais la tomate étant une plante particulièrement douée pour s’adapter, tu pourras tenter la plantation en pleine-terre de plants racines nues. Bien des techniques sont possibles.

A toi d’expérimenter au fil des semis, et de retenir la technique qui te correspond…

Plantation :

Tes plants de tomate sont donc prêts pour la pleine terre. Tu les auras précédemment aguerris en les sortant régulièrement dehors, mi-ombre puis au soleil, afin qu’ils se fortifient.

Là encore, plusieurs méthodes existent pour planter ton plant de tomate.

Je te conseille vivement une méthode qui a fait ses preuves, et donne au plant plus de vigueur en lui permettant de développer un système racinaire plus fort et plus abondant : la plantation de biais en enterrant une partie de la tige, voire en couchant littéralement le plant.

Tu le verras ensuite se redresser avec fierté, fleurir, et porter ses beaux fruits colorés, que tu n’auras plus qu’à cueillir.

La plantation se fait bien évidemment après les dernières gelées printanières, soit mi-mai… Elle est possible un mois plus tôt sous serre, à condition que celle-ci permette une bonne protection des plants. On peut au besoin rajouter des mini-serres bricolées autour des plants, a l’intérieur de la serre, histoire d’être sûr que les dernières gelées, parfois redoutables, les épargnent.

assiette bleue contenant des tomates, du basilic, frais du jardin
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Récolte et dégustation :

Vers le milieu de l’été, les premières récoltent arrivent ! Bienvenue salades de tomates fraîches, et explosions de saveurs en bouche. Les tomates doivent être récoltées à leur pleine maturité afin d’avoir un taux maximum de vitamines et d’anti-oxydants. C’est l’occasion d’une bien agréable promenade quotidienne, de préférence le matin.

Un phénomène étonnant mérite ici un peu de notre attention : la maturation du fruit, et le passage de la tomate de l’état immature et dure, à celui de mature, coloré et légèrement ramolli. Car c’est lors de ce processus que le fruit perd sa toxicité pour s’enrichir de bienfaits, anthiocyane, lycopène, vitamines, béta-carotène, et autres anti-oxydants. De cette richesse en anti-oxydants dépend directement le goût de la tomate… Plus une tomate est à maturité, plus elle contient d’anti-oxydants, et plus elle a de goût… une tomate hybride de supermarché n’a aucun goût parce qu’issue d’une culture chimique le plus souvent hors-sol où la plante est boostée artificiellement, elle est vide de tout nutriments propres, et ce d’autant plus qu’elle est récoltée avant maturité… Une culture de vie donne la vie, une culture de mort, un produit sans vie.

Mais d’où viennent ces vitamines et autres anti-oxydants ?

En fait, la chose est maintenant connue grâce aux analyses de la science moderne. De même qu’un corps humain a un système immunitaire dans ses globules blanc, les plantes ont leur système de défense dans ces anti-oxydants, molécules que la plante développe pour se protéger. Ils sont le signe de sa résilience !

C’est pour ça qu’une tomate de jardin dont le pied-mère sera passé par tant de petites épreuves surmontées a, au final, un goût pareillement succulent !

 

Sélection, conservation et reproduction :

Si nous avons brossé à grands traits la culture de la tomate de A à Z, reste à envisager un peu le chemin inverse…

A savoir : comment choisir les fruits dont on gardera les graines pour l’année suivante, et comment trier et conserver les graines de façon à ce qu’elles germent bien l’année suivante et que les plants qu’elles formeront soient adaptés à notre terrain et aux conditions climatiques.

Déjà, il faut de préférence choisir les fruits les plus beaux et savoureux, et plutôt vers la fin de l’été… la plante aura ainsi eu le temps de s’adapter à l’ensemble de la saison, et à toutes ses petites conditions particulières. Son système immunitaire aura alors bien des informations à transmettre à et dans la graine.

C’est ce qu’explique par exemple un conservateur de graines de tomates de grand renom, Pascal Poot, qui a réussi à adapter des variétés de tomates anciennes aux conditions très dures de son arrière pays provençal. Bref, il a réussi ainsi, en faisant confiance aux conditions d’adaptations de ces plantes exceptionnelles, à produire des semences de tomates dont les plants résistent à de longues sécheresses, sans eau, une fois bien implantés !

Ecoutez-le en parler ici :

 

J’y vois là une belle parabole de ce que nous devons également faire dans nos vies pour qu’elles soient véritablement « en mieux », pas toi ?

Enfin, dernier point : techniquement, comment conserver les graines ?

Ma méthode préférée est de faire tremper les graines dans leurs jus quelques jours, afin que fonde naturellement la petite protection naturelle qui enveloppe la graine. On imite en cela la nature, comme si la graine avait mûrie dans le fruit, dans son liquide intérieur, le fameux jus… Il n’y a plus ensuite qu’à faire sécher les graines sur un papier absorbant et à les ranger ensuite dans des petits sachets, pour l’année suivante, ou pour de fructueux échanges avec d’autres amateurs de belles variétés de tomate.

Voilà ! A toi maintenant, jardinier, d’expérimenter, de connaître et de déguster ces merveilles colorées de nos jardins !

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