L’accueil au jardin (mais pas seulement ?) de ce qui est autre, étranger, étrangement vivant dans une altérité végétale qui vibre autrement… avec d’autres couleurs, d’autres textures, d’autres formes, d’autres fruits, d’autres saveurs, une diversité colorée venue d’ailleurs… C’est un peu notre sujet ici…
En effet, exotique vient du latin exoticus, lui-même issu du grec ancien exotikos, signifiant étranger…
L’accueil réservé à l’étranger… vieux sujet inusable, n’est-ce pas ?
Exotiques splendeurs
Quel jardinier resterait insensible devant de belles plantes exotiques, à toutes ces beautés venues d’ailleurs ?
Des ensete d’Abyssinie ! Des balbisiana noirs de Thaïlande, des fatsias du Japon, des Basjoo de l’Himalaya, des alocasias d’Amazonie, des ocas du Pérou, des palmiers et araucaria du Chili, des musa ingens d’Indonésie, etc.
Il est plus que permis de rêver, il est absolument nécessaire de rêver… c’est nécessaire pour dormir, mais ça l’est avant tout pour être un vivant réveillé… Evoluer dans un jardin de rêves où le familier et l’inconnu cohabitent. Où l’endogène et l’exogène s’embrassent sans retenue. Où la tomate ou la courge et le bananier ou le canna ont tant à se dire et forment une véritable harmonie. Voilà qui nous passionne ! Tu l’auras compris, ami créateur de bonheur !
Massifs bigarrés
L’harmonie est à chercher ici au niveau des formes et des couleurs complémentaires. Du rouge et du vert, du panaché, du foncé et du clair, de l’arrondi et du découpé, etc., une telle diversité existe dans les dites « exotiques » comme dans nos plantes devenues endogènes et familières qu’il y a de quoi composer de beaux paysages miniatures à volonté !
Quelques exemples en photos dans mon jardin l’été dernier :
Un exemple de plante que je trouve prometteuse pour de futurs massifs, l‘ensete ventricosum maurelii :
En suivant bien les articles de ce blog, tu auras bien des conseils pour organiser tes massifs, mais aussi pour faire naître, cultiver et conserver d’exotiques splendeurs !
Adaptation et résilience
Depuis des siècles nous adaptons des plantes exotiques à nos climats, à nos frimas.
Un être exceptionnel et pas assez connu, Jean-Baptiste de La Quintinie mérite ici toute notre attention, tant il a oeuvré pour l’accueil des plantes étrangères, et pour leur adaptation (figuiers, melons).
Nous nous devons d’adapter à notre tour de nouvelles plantes exotiques, comme les bananiers, les pacaniers, les ocas, les cannas, de nouveaux agrumes, etc.
La capacité d’adaptation des plantes nourrit notre sens de la résilience, et c’est heureux !
Le retour des exotiques
Pourquoi ce retour des exotiques dans nos jardins fait-il à ce point sens ici en Europe ?
On ne le rappelle pas assez souvent, mais la dernière ère glacière a mis fin au règne de nombreuses espèces végétales en Europe. La glace descendait jusque dans le Berry où j’écris ces lignes actuellement… Rendez-vous compte ! Juste cinq degrés de moins sur terre en moyenne. Celles que l’on retrouve comme des exotiques sont donc pour partie des descendantes de parentes d’anciennes espèces végétales ayant jadis peuplées les sols de notre continent. Surprenant ! Nous avons fait venir tant de plantes d’ailleurs. Pas seulement par goût pour le nouveau, l’autre, le différent. Ou par volonté de collectionner. Mais aussi, d’abord, pour combler un manque plus ancien… Ainsi de tous ces fruitiers (pommiers du Kazakhstan, abricotiers et vignes d’Arménie, poiriers de Chine, néfliers du Japon, etc) venus d’Orient.
Sachons accueillir l’autre dans nos coeurs, tout comme l’exotique dans nos jardins !
Ami créateur de bonheur, n’oublie jamais : la vie est belle, et elle sait composer, en toi comme dans ce que tu crées, avec beauté et harmonie. Ecoute intensément la voix intérieure qui te mets sur sa voie, et vole selon !