Autopsie d’un PN

lever du jour brahmaland 2

« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. »

George Orwell

 

Pour une fois, une fois n’est pas coutume, je ne vais pas parler de plantes, ni de jardin.

Mais d’un aspect de l’imposture universelle comme personnifié, incarné, accumulé dans ce qu’on appelle un PN, abréviation pour « pervers narcissique ». Un PN est à la fois une petite chose mensongère sans importance, et un révélateur du mensonge universel. Et c’est pour cela qu’il est intéressant d’en parler. Mais j’en parle d’abord parce que ma compagne a souffert personnellement, et pendant des années, jusque dans chaque détail du quotidien, d’un tel petit être de mensonge. J’en parle aussi parce que deux autres femmes que j’ai aimé en ont souffert. Comme par hasard ce sont toutes trois des femmes sensibles, intelligentes et à l’âme artiste et libre… Et les trois PN ont pour caractéristiques communes de paraître « impeccables » pour mieux vampiriser et tromper de tels êtres de lumière. Heureusement, dans les trois cas que je connais d’un peu près, ces êtres ont fini par dévoiler la supercherie, et par s’en libérer ! Curieuse apocalypse… qui est aussi celle des travers d’une époque, d’un monde, d’une grande clownerie universelle de mensonges et de simulacres.

 

Autopsie d’un pn

Ce titre est voulu comme détournement du titre « autopsie d’un meurtre », grand classique du cinéma noir… en anglais, c’est Anatomy of a murder...

affiche film autopsie d'un meurtre

Ici il s’agit d’autopsie d’un meurtrier psychique. Car il faut appeler les choses par leur nom. En effet, le PN a le même fonctionnement qu’un psychopathe sauf qu’au lieu de tuer physiquement sa victime, il la tue moralement et psychiquement, ou en tout cas essaie… sachant qu’un meurtre psychique conduit dans de nombreux cas à un meurtre physique dissimulé sous un suicide, la victime épuisée finissant par se suicider. Toutefois, dans certains cas, les rencontres et la chance n’y étant pas pour rien, il arrive que la victime ouvre les yeux à temps. Et qu’elle parvienne à fuir ce gouffre de non moralité fait homme ou femme avant l’issue fatale.

Ce que je vais vous conter là n’est pas une histoire drôle moi qui pourtant en suis si friand, ou une comptine pour enfants… Lecteur, accroches-toi, c’est au fond de l’inconnue noirceur de l’âme humaine telle que transformée par le capitalisme moderne à l’époque de l’obsolescence de l’homme que nous allons plonger… Car les PN n’ont pas lieu par hasard, et ne se multiplient pas par hasard à notre époque… il faut des ferments appropriés à de tels moisissures, et une société moralement décomposée et hantée par le culte de l’image et du faux moi a tout ce qu’il faut pour cela.

 

Pervers

Un PN est avant tout un pervers. Petit point de vocabulaire : le mot pervers vient du latin perversus (« renversé », au figuré : « appliqué à contre temps, vicieux »), participe passé adjectivé de pervertere → voir pervertir.

Autrement dit, à la lettre, un pervers est quelqu’un dont le code moral est renversé, perverti, vicié… tout en sachant qu’il sait parfaitement simuler un vrai code moral… Il montre un côté de la pièce aux autres, le revers pourri est pour sa victime. Et c’est ce qui les rend particulièrement difficiles à déceler. Sauf pour ceux qui ont déjà mis-à-nu de telles supercheries, et pour qui le revers corrompu saute aux yeux, là où les autres ne voient que la façade d’enfumage… Et c’est aussi ce qui fait que les proches (parents par exemple) d’une victime pourront très bien croire le pervers plutôt que la victime, et ne rien déceler, pendant des années, de ce dont elle souffre…

 

Langue des oiseaux

En langue des oiseaux, langue aimée des Alchimistes, on entend père vert dans pervers… et le père vert pour eux, c’est le Diable, ce qui détourne de la voie, ce qui est diabolus. Un peu d’étymologie ? Diable ou diabolique viennent du grec byzantin διάβολος, diabolos (« qui désunit »), dérivé de διαβάλλω diaballo (« désunir; calomnier »). Ce qui divise, sépare, désunit, calomnie (c’est-à-dire donne une version perverse d’une personne aux autres, ainsi le PN donne une version fausse et inversée de sa victime, il inverse, il projète)… je crois que le vocabulaire est assez clair… et je crois que mon lecteur commence à bien ressentir ce que je disais d’entrée de jeu… A savoir qu’il ne s’agit pas du petit être malfaisant et sans importance au fond, qu’est le PN, mais bien de ce qu’il y a de perverti, malfaisant et calomniateur du bien, du beau et du vrai, dans toute une époque, et toute une société.

 

Enfer

Le PN que j’ai eu face à moi, et que surtout ma compagne à eux face à elle, comme tout PN ordinaire de son espèce, m’évoque Géryon. Wikipédia exprime bien comme Dante dans L’enfer  » décrit Gerione comme le monstre représentatif de la fraude. C’est une bête ailée avec le visage d’un homme honnête, les griffes d’un lion, le corps d’une vouivre et un dard empoisonné sur le bout de sa queue. Il erre entre le 8e et 7e cercle de l’enfer. Les poètes montent sur son dos et glissent lentement autour de la cascade du Plegethon vers les grandes profondeurs du cercle de la fraude. » Autrement dit, un visage d’honnête homme cachant perversions et poisons. C’est exactement cela ! Et c’est bien l’enfer. Un enfer contemporain gavé de téléréalité et d’abstractions narcissiques, de fausses idées sur tout, et de creuses aberrations mensongères sans réel accès à quoi que ce soit de vrai et de ferme, de vivant et de beau. D’où la haine du PN – comme de toute une partie de ce monde – pour le langage, la vérité, la liberté, la beauté. D’où le fait qu’il recherche des victimes qui incarnent ce qu’il hait, pour mieux le renverser, et tenter de l’anéantir dans l’enfer qu’il est en fait lui-même, dans son dedans pourri et vicié.

Mais la victime passée, comme Dante et Virgile à la fin de l‘Enfer peut aussi traverser, laisser derrière elle cet enfer, se retourner, et s’écrier a riveder le stelle, enfin revoir les étoiles ! La lumière, le jour, la vie nouvelle !

 

Fin de partie

Cette haine de la beauté et de l’intelligence, de leur souveraineté, que le PN veut à toute force et constamment, avilir et rabaisser (il est, comme le diable goethéen, « l’esprit qui toujours nie« , mais en tout petit, ridicule et grossier) s’exprime pendant des années, dans les détails du quotidien.

Par exemple, il va se servir contre elle des points faibles, et handicaps, de sa victime, alors que l’empathie naturelle nous porterait à l’exact contraire… Il va toujours essayer de faire croire à sa victime que c’est elle qui est folle, qu’elle a tort, qu’elle se trompe, qu’elle est dans le faux lors même qu’elle est en fait dans le vrai, qu’elle devrait abandonner ce qu’elle est en train de créer, ou alors il ironisera sur le succès de ses entreprises (mais la haïra secrètement dès qu’elle aura réellement du succès et les moyens de son indépendance), etc. Le PN est une véritable machine à calculer les coups bas et petites machinations dans le but toujours répété de rabaisser l’autre, de lui nuire en secret tout en ayant l’air du bien et de l’honnête… infernal procédé d’un psychisme décomposé !

Telle est la partie de petits jeux pervers qu’aime à jouer le PN. Mais comme toute partie, n’est-ce pas, elle a une fin !

 

Vie – Mort – Vie

Les Anciens n’avaient pas tort de dire :  » Voici la vie, voici la mort, et tu choisiras la vie. »

Ou plus récemment Nietzsche :  » Appris à l’école de guerre de la vie, tout ce qui ne nous tue pas, nous fortifie. »

Les épreuves font partie intégrante de la vie, comme la mort en fait partie. Ma compagne s’est courageusement arrachée à l’emprise de son PN, à toute cette prison matérielle qu’il avait sciemment édifié autour d’elle dans le désir secret qu’à terme elle y soit ensevelie, et que sous le coup de ses bassesses répétées, elle finisse par renoncer à la vie.

Eh bien c’est raté… La vie est là chaque jour dans son sourire de femme libre, tout ce qui pouvait l’enchaîner au matériel et à l’emprise de ce pervers n’est plus, ses bêtes sont en sécurité ici, à nos côtés.

 

Jour nouveau

Les perversions retombent en poussières et se lève le soleil de l’amour, de la vie, éclairant un nouveau chemin, plein d’espoir et de créativité vitale.

La Vie est belle, ami créateur de bonheur… et j’espère que tu me pardonneras ces réflexions un peu longues… tu retrouveras à nouveau demain un article sur une vie en mieux au quotidien, mais j’ai trouvé nécessaire de préciser un peu les choses, de façon un peu cryptée, mais suffisamment claire en même temps !

 

 

 

 

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