Pourquoi planter un arbre ?

arbre splendide dans le couchant

Je me souviendrai toujours de la première fois où, ébloui, j’ai écouté le récit de L’homme qui plantait des arbres, de Jean Giono, lu par l’excellent Philippe Noiret. Peut-être es-tu aussi dans ce cas ? Que tu connaisses ou non, prend le temps, une fois lu le présent article, d’écouter ou de réécouter ce récit poignant et vivifiant :

Je n’avais encore qu’un petit jardin potager au bord d’un petit ruisseau, ce que l’on nomme ici « un ru ». J’ai planté mon premier arbre, un poirier, et depuis, je n’ai jamais cessé… C’était il y a presque dix ans…

Donc : pourquoi planter un arbre ? et même des arbres, voire des forêts entières !

Pour quelles raisons ?

Il y a à cela bien des raisons. Y en-a-t-il une qui se détache, qui semble plus essentielle que les autres ?

Voyons déjà quelques-unes de ces raisons…

L’arbre enseigne à l’homme à se tenir droit. Il est avec l’humain depuis qu’il y a de l’humain. Il donne de l’ombre et protège ainsi des plus implacables calentures. On respire mieux sous les arbres, car ils purifient l’air en fournissant l’oxygène et les précieux ions négatifs. De plus, il donne depuis toujours à l’humain matière à travailler, à réfléchir, à naviguer, à se nourrir – O délices des diversités fruitières ! -, et même à se vêtir…

Il ne faut évidemment pas oublier de mentionner la raison souvent mise en avant par le néocapitalisme vert, mais qui n’est qu’une raison parmi bien d’autres, et bien trop souvent un moyen de réduire l’arbre à un objet, une variable sur un graphique et un utile à tout prix : le fait qu’il stocke le carbone atmosphérique ! Mais vous l’aurez compris, c’est l’ensemble de ses dimensions, y compris ancestrales et mystiques, qui nous passionne ici. L’arbre n’est pas là pour servir la fausse bonne conscience, comme un bien en face d’un mal, bien plutôt est-il sans pourquoi, par-delà bien et mal, ou en deçà; et quant au mal qu’on voudrait le voir compenser ne s’agit-il pas d’abord de l’arracher par la racine ?

Enfin, l’arbre questionne en profondeur nos origines.

L’expression orang outan par exemple – ces grands singes qui nous trouvent tellement et nous semblent si étrangement proches -, signifiant homme ou personne de la forêt, vient nous le rappeler. L’humain et l’arbre sont liés depuis toujours… Mais comme l’humain a tendance à tuer le père, il a tendance à renier ses origines. La célèbre phrase de Châteaubriand est ici à sa place :  » Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent. »

Il n’en fut pourtant pas toujours ainsi… et dans certains coins de ce vaste monde, le respect de l’arbre, comme du père et de la mère, est encore là… Dans de nouveaux jardins pour un nouveau monde également !

On peut encore mentionner le fait que sous l’arbre on tienne conseil ou on rende justice… et que sa pérennité inspire respect et sagesse…

 

Vers une pensée arborescente :

Au final, je n’ai pas l’impression d’une raison qui se détacherait, mais bien plutôt d’un ensemble de raisons intriquées qui forment comme le mystère de l’arbre… ensemble touffu et chevelu qui est à la fois racines et branches… au coeur d’une pensée arborescente… comme Il était là avant les humains, espérons qu’il soit encore là après…

Quant à savoir comment planter un arbre, l’entretenir, et quelles essences privilégier, et de quelle manière les marier et les assortir, nous verrons cela dans d’autres articles, au fil du développement du présent blog.

Je te remercie pour ta lecture de ce texte rapide, ami créateur de bonheur, en te souhaitant de bonnes plantations printanières et de jouir d’une belle saison sous les arbres, méditant comme de juste en leur compagnie.

 

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