Il était une fois… le temps des couvaisons !

L'oeuf TK24

 

Comme je te l’ai promis hier, voici la suite de notre histoire d’oeuf… et de poules en couvaison ! (Clique ICI si tu n’as pas lu la première partie de l’histoire, où je partage aussi mon quotidien d’éleveur avicole)

Pour rappel : l’oeuf Tk24, mis au rebut, est placé comme leurre, sous le ventre d’une poule en couvaison.

Par acquis de conscience, après quelques jours, j’ai mis un « coup de lampe » un soir, pour m’assurer qu’aucune vie ne se développait à l’intérieur de l’oeuf.

Dans le jargon d’éleveur, on appelle cela « mirer un oeuf« . Par transparence, on peut ainsi distinguer la formation -ou non- de l’embryon, à l’intérieur de la coquille.

 

En cas d’absence de bébé, j’ajoute des croix au crayon, sur la coquille, pour différencier rapidement l’oeuf « vide » (comprendre sans embryon) des autres.

Tk24 est donc à présent affublé de ses croix au crayon. Je le destine maintenant, à poursuivre sa carrière d’oeuf « factice » sous le ventre des futures mamans.

Le rôle du leurre, ou oeuf factice

Au même titre que les oeufs en céramique ou plastique, il sera trimbalé sans ménagement particulier, d’un poulailler à l’autre, en fonction des besoins. Il arrive même parfois, que j’oublie ces oeufs là dans mes poches, ou le long d’une clôture  ! Mais quelle importance, puisque ce sont des leurres !

Le seul inconvénient à utiliser de vrais oeufs comme leurre, c’est leur potentielle fragilité. Là où à l’inverse, la résine reste incassable.

Je t’entends déjà me dire : « mais Gaëlle, pourquoi n’as-tu pas un stock d’oeufs factice en plastique ??!! »

Et la réponse est la suivante : J’avais bien entendu, un grand nombre de leurres artificiels, mais certains ne m’ont pas suivi dans le déménagement houleux de ce début 2021… Et puis, même en les ayant tous, à certaines périodes de l’année, ce n’est pas suffisant, car je peux avoir entre vingt et trente cocottes en couvaison en même temps !!

oeuf de poule au mirage. l'éclairage de l'oeuf permet par transparence de distinguer clairement l'embryon en formation.
Mirage : éclairage de l’oeuf pour découvrir l’embryon à l’intérieur

De fil en aiguille, ou plutôt de poule en poule, l’oeuf Tk24, va changer de maman, de maison, et même de terrain ! Après Flower, il sert Pistach’, une belle grosse mémère brahma. Il manquera alors, plusieurs fois, d’être écrasé par les autres poules venant pondre dans le petit couvoir… Je le retrouve même hors du nid, un soir, bien refroidi.

C’est justement pour palier à ces risques là, que je place des oeufs factices sous les mamans poules. Effectivement un embryon ne peut tolérer un trop long refroidissement, ni encaisser d’importants chocs thermiques sans subir de dommages, parfois irréversibles.

Minimiser les risques de pertes d’embryons, donc de poussins.

 

Pistach’ devenue à son tour maman, je déplace une nouvelle fois mon oeuf témoin !

Il était une fois… des poules en couvaison !

C’est au tour de Kad’j, une poule brahma bleue (= gris dans le jargon avicole), d’accueillir notre petit héros. Mais elle ne comprends pas trop pourquoi elle devrait rester dans la boite (nid) qui lui est dédiée pour couver… Elle préfère, de loin, l’espace commun et les oeufs tout chaud que les copines viennent de pondre !

Souvent délaissé, Tk24 est refroidi plusieurs fois, sans que je n’y prête aucune attention.

Et chaque soir, je replace avec patience et persévérance miss Kad’j dans son nid, sur son leurre.

 

Je m’inquiète surtout de l’arrivée imminente des poussins, qui évoluent pour l’instant, dans l’incubateur, à la maison. J’aimerai bien que Kad’j se stabilise dans sa boite. Hors de question sinon, de lui glisser un soir, les oeufs prêts à éclore sous le ventre.

Au même titre que toutes les poules sont différentes, et ont leur propre caractère et personnalité, aucune ne couve comme la voisine !

Chacune à son rythme, ses besoins, ses envies.

 

À moi de m’adapter !

Encore une fois, la règle s’applique : travailler avec du vivant, implique d’observer, de réagir, et de faire au mieux, en permanence ! Je commence donc, à réfléchir à un « plan B » : une alternative de secours, pour le cas ou ma poule ne serait pas prête, ou instable dans sa couvaison.

Pas question de mettre en péril la vie de mini pious (= poussins) !!

 

Poule brahma bleu en couvaison dans son nid
Miss Kad’j en couvaison dans sa petite boite

Soulagement… et inquiétude !

Deux jours avant l’échéance des éclosions, à ma grande surprise, Kad’j est restée dans son nid !! Et pour une fois, ce soir, l’oeuf témoin n’est pas dehors !! Youpi, elle se pose enfin !!

Je pourrai lui confier les poussins à venir. Soulagement pour moi, de ce côté là !

Pas d’oeufs du jour à ramasser dans l’espace commun. Je présume alors, que les copines sont allé pondre dans le petit nid ! C’est donc la raison pour laquelle Kad’j n’a pas bougé !! Elle couve les oeufs tout chaud, de ses camarades !!

Je glisse ma main dans les plumes douillettes et cherche les oeufs, sous le ventre de Kad’j.

Rien… Pas même le témoin Tk24…

 

Je la soulève légèrement, pour voir le fond du nid… toujours rien !

Rien à côté non plus… ni dehors autour…

Je n’aime pas ça, car je crains toujours l’intrusion d’un quelconque prédateur, malgré diverses précautions prises. L’expérience aidant, je sais que rien n’est jamais acquis, et que les mauvaises surprises peuvent survenir plus vite qu’on ne le voudrai…

Je me calme, et je respire, pour me concentrer.

L’oeuf témoin n’a pas pu disparaître ! Je dois au moins localiser celui là !!

J’entreprends d’abord une fouille plus minutieuse de la litière de copeaux de l’espace commun… Même un oeuf cassé laisse quelques traces de jaune ou de coquille.

Rien !

Le mystère s’épaissit !

J’ai du mal chercher sous Kad’J !!

Je vais la soulever de nouveau et fouiller, pour en avoir le coeur net, et pouvoir prendre les décisions qui s’imposent, si le leurre a été volé…

 

oeuf mystérieusement disparu
Où a pu disparaître l’oeuf factice ??

Je me penche à nouveau pour examiner en détail la litière du nid, à la recherche de fragments de coquille, ou de copeaux tâchés de jaune d’oeuf. Rien à première vue.

Ma poule endormie par la nuit déjà tombée, me regarde avec curiosité, les yeux mi clos, sereine, et cocotte légèrement, à mon intention.

Je ne comprends pas ce qu’elle me dit, car je suis focalisée sur la disparition de l’oeuf et les conséquences que cela pourrait avoir…

Mon cerveau tourne à 200 à l’heure, et échafaude des tas de suppositions et d’hypothèses !

Je ne suis plus dans l’instant présent, mais dans une ‘storytelling’ (= histoire que l’on se raconte à soi-même)…

Qui m’a dit un jour, que les couvaisons naturelles, c’est plus facile ???

 

Et toi, lecteur créateur de bonheur, as-tu une idée de ce qui a pu se passer ce jour là ??

 

=> Laisse tes réponses dans les commentaires ci-après !

On se retrouve demain, lundi de Pâques, pour la suite de l’histoire. 😉

Et prépare toi !!

Car je te mettrai à contribution (si cela t’amuse, bien évidement !!)

pour écrire la toute fin de cette histoire 😉

 

 

Et en attendant demain… pourquoi ne pas découvrir une autre histoire vraie de p’tit poulet adorable en cliquant sur ce lien ?

Si tu as aimé cet article, tu es libre de le partager sur tes réseaux. Merci à toi !

2 thoughts on “Il était une fois… le temps des couvaisons !

  1. Je connaissais pas la technique de placer des oeufs factice sur la poule pondeuse. t vous finissez par mettre vos vrais oeufs dans une couveuse automatique ?
    Cordialement

    1. bonjour Justin,

      Selon les besoins et les impératifs, les oeufs sont mis à couver sous poules ou bien en machine.
      🐥

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