Dernièrement j’ai reçu cet ouvrage en service presse : « La face cachée d’un monde, derrière le sport et les paillettes » de Julie Chatelet.
Je ne vais pas en faire une synthèse, le résumé au dos du livre se suffit à lui même. Je vais juste t’expliquer pourquoi il m’a pris aux tripes, et pourquoi il faut le diffuser, le partager.
La face cachée
L’envers du décor du milieu équestre… Un vaste sujet qui m’est familier, puisque j’ai exercé mon métier dans l’équitation, durant une trentaine d’années ; jusqu’à ce que les handicaps et douleurs chroniques physiques m’incitent à chercher une autre voie, moins pénible.
Dès l’introduction, l’auteur remet en question une citation que j’affectionne tout particulièrement car ma grand-mère me la répétait souvent, lorsque je traversais une situation difficile ou complexe : « ce qui ne tue pas, rend plus fort ». Et jusqu’à preuve du contraire, elle a toujours eu raison, même si parfois, dans certains cas, moi aussi j’ai douté.
Comme Julie Chatelet, il m’est déjà arrivé de penser ne rien pouvoir reconstruire ensuite… Tant la chute, la descente aux enfers, est parfois vertigineuse.
Surtout à cet instant fatidique, où l’on prend réellement conscience des faits, et que la réalité nous saute soudainement au visage.
Mais je sais aujourd’hui, que oui, il est possible de tout transformer, et de s’en servir comme tremplin, non pas pour reconstruire, mais pour construire.
Ne pas considérer nos erreurs -surtout lorsqu’elles sont indépendantes de notre volonté- comme des échecs, mais comme des apprentissages. Comme un passage obligé, comme des marches à franchir vers une autre vie, une vie en mieux.
Le monde de l’équitation est particulier, certes, comme le souligne si bien l’auteur, avec certaines dérives et pratiques que l’on ne peut nier, mais qui ne sont pas non plus une généralité.
La fidélité n’est pas vraiment de mise, et le libertinage est courant. De ces faits, il est souvent préférable d’être célibataire ou de vivre en union libre, pour limiter les dommages collatéraux… Enfin c’est mon point de vue, et ceci n’engage que moi !
Le sexe se pratique pour le simple plaisir, mais aussi pour gagner des faveurs : une place en stage, un meilleur cheval, de meilleurs conseils, de meilleures notes, plus d’attention, etc… Ce n’est pas un scoop, et cela se dit malheureusement un peu partout…
Seulement le temps que l’on n’est pas directement concerné, on croit toujours que cela n’arrive qu’aux autres.
Et pourtant, la face cachée d’un sport, l’envers d’un joli décor, le revers des médailles, sont bien réels.
Quand la vie n’est pas celle qu’on croit
Durant ces 30 années à arpenter le milieu équestre, j’ai été mariée -et fidèle- mais aussi célibataire, et très libre de mes relations… souvent avec des partenaires mariés… très souvent, trop souvent.
Mais cependant, peut-être pas aussi souvent que dans un autre milieu que j’ai également fréquenté quelques années, qui est celui de la nuit, de la fête, des paillettes…
Lorsque Julie évoque page 12, son premier rapport, « douloureux, sans tendresse, ni magie », cela m’interpelle car il faut du cran, pour oser évoquer cela publiquement.
La phrase suivante me saisi littéralement, et me déstabilise.
« Ses mains guidant avec force, mon visage vers les zones de son corps qu’il veut que j’apprenne à apprécier »
Ces propos font immédiatement écho en moi, bouleversant ma belle assurance, et réveillant de vieux souvenirs, de vieux démons, des fantômes cachés…
Il ne s’appelait pas J-C, mais J-Y ; ce n’était pas le milieu équestre mais celui de la nuit. Son nom de scène était Dominique, et il me faisait rêver… à la différence de Julie je n’étais pas mineure, mais tout juste majeure. Quelle différence au fonds ?? J’étais la petite amie «officielle», mais pas l’unique. Et je fermais les yeux sur trop d’incohérences, de pratiques non réellement consenties et autres maltraitances ou humiliations, pensant que c’était ainsi…
Rompre la loi du silence
Voilà pourquoi le récit poignant de l’auteur, m’a touchée, émue, boulversée.
Une histoire vraie racontée sans détour. Un drame malheureusement trop fréquent, caché derrière les paillettes de multiples milieux.
Il est difficile de briser la loi du silence.
Et pourtant, c’est l’unique chemin vers la libération, et le seul moyen de protéger d’éventuelles autres victimes.
Décédé en 2007, J-Y ne nuira plus à autrui non plus.
Et puis il y a ces mots, écrits en fin de livre, sur la dernière page, qui me bouleversent également, pour des raisons plus récentes : « Peu de victimes peuvent sortir du déni, osent, parlent, arrivent à mettre des mots sur ce qu’elles ont vécu, l’omerta est encore bien trop présente dans tous les milieux, les monstres protégés car adulés, le principe même du pervers narcissique qui n’est donc finalement pas qu’un concept ‘effet de mode’. »
A propos du livre :
Publié aux Editions Baudelaire, en ce début 2021, l’ouvrage est court (45 pages) mais concis, allant à l’essentiel.
prix de vente : 10,50€
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Ce mouvement de fond qui se répand dans la société en ce moment montre à quel point ce genre de témoignage parle à de nombreuses âmes. Si certains nuisibles pouvaient en comprendre qu’ils doivent faire profil bas et que l’impunité n’est plus certaine, cela ne pourrait qu’amener, pour tous, une vie en mieux.
Oui ce mouvement de fonds, comme tu dis, est important afin de dénoncer tous ces abus, que trop de personnes subissent en silence, et en cachette.