Cette escapade au Maroc est en réalité pour moi toute une aventure personnelle. J’ai dû sortir de mes routines quotidiennes, et me faire violence pour parvenir jusque Marrakech. Quitter ma zone de confort habituelle, et aller de l’avant ! L’aventure marocaine n’en sera que plus appréciable en définitive
Le contexte
Octobre 2024 je prends la décision de rejoindre le Mastermind d’Olivier Roland, pour diverses raisons. Dans le cadre de cette aventure entrepreneuriale, je vais devoir dépasser de nombreuses craintes qui me poursuivent depuis longtemps ! Pour commencer les séminaires ont lieu à l’étranger, et pour moi c’est déjà une contrainte à surmonter !
Et cette première « obligation » de destination se nomme Marrakech.
Moi qui n’avait plus de papiers d’identité depuis ma fuite fin 2020, l’étape n°1 est de faire un nouveau passeport ! Par chance, et avec quelques astuces ça va très vite. Je récupère le document suffisamment tôt pour effectuer ma première réservation de vol en solo, depuis des lustres… Autre chance, il y a un vol direct pour Marrakech depuis l’aéroport le plus proche de chez moi (Limoges) ce qui ne m’oblige pas à monter sur Paris. Et troisième chance, les prix sont extrêmement attractifs à cette période de janvier.
Gérer l’intendance et l’organisation
Ensuite se pose la question du logement sur place, et si possible pas trop loin du lieu du séminaire pour s’y rendre à pied. Séjourner en dehors de chez moi est un véritable challenge : une literie non adaptée va provoquer des douleurs nocturnes difficilement contournables. Je ne me vois pas prendre en plus de ma valise, le surmatelas que j’emmène habituellement en voiture. Il faudra faire sans !
Je réserve une chambre dans une maison d’hôtes à quelques minutes du lieu de RDV. Nous sommes plusieurs du groupe à loger là, ça me rassure un peu. Tant que j’y suis, je réserve une petite voiture de location pour être autonome les jours libres et pouvoir me déplacer visiter quelques jardins ou coins de nature sympa.
Pourquoi je te raconte tout ceci ? Car au départ ces actions me semblaient tout simplement irréalisables !
Le jour J : départ pour Marrakech
Je ne réalise pas vraiment que cet après midi, je vais quitter mes poulets et me rendre à l’aéroport pour Marrakech ! Je suis stressée et sous tension, de peur d’oublier des choses importantes. Que ce soit ce que j’emporte avec moi, ou dans les consignes que je laisse ici au soigneur animalier. 8 jours !!
Je ne suis jamais partie aussi longtemps, ni aussi loin de mes cocottes.
Les missions se succèdent !
Trouver l’aéroport. Savoir où laisser ma voiture. A quel endroit m’adresser – heureusement l’aéroport est tout petit : pour une première c’est bien ! Quand enregistrer mes bagages. Où me rendre, à quelle heure ? Quel stress, vraiment !!
L’avion est absolument inconfortable et je sors des 3h de vol avec des douleurs lancinantes dans le dos. Aéroport de Ménara-Marrakech 23h, il fait bon, l’air est tiède et agréable. J’avance sur le tarmac à la suite des autres voyageurs. Passer les douanes. Récupérer ma valise. Changer un peu d’argent. Trouver une carte sim pour mon téléphone sinon je vais être totalement perdue pour la suite du périple !! Contacter ensuite le loueur de voiture pour savoir où et quand la navette viens me chercher.

Je ne m’en sors pas trop mal !! La pression retombe. Je vais quand même arriver tard au riad, même si j’ai prévenu.
Je me retrouve au volant d’une voiture bleu automatique d’une marque que je ne connais pas. Beaucoup de gadgets électroniques que je ne sais pas vraiment utiliser. J’ai emmené ce qu’il faut pour fixer l’iPhone, me servir de l’application Waze et sortir de la ville direction le sud, vers la maison Alphea.
Avoir le téléphone fonctionnel à l’étranger est vraiment un luxe. J’ai eu le bon réflexe de changer la carte à l’aéroport, même si c’est le triple de prix.
Je trouve l’endroit sans encombre et me gare devant le mur comme indiqué. À première vue ça ne paie pas de mine, c’est un lieu-dit sur une route poussiéreuse. Une échoppe encore ouverte me rappelle incontestablement Mayotte ou les Seychelles. Ce genre de petite boutique avec des grilles en fer épais, dans laquelle tu trouves principalement des boissons, mais aussi un peu de dépannage en épicerie.
La maison d’hôtes Alphea
Je ne sais pas où m’adresser car je n’ai pas vu l’entrée du riad qui était en décalé. Un jeune homme vient à ma rencontre, et prend tous mes bagages ! Il me conduit vers ma chambre pour les déposer, puis vers l’accueil. Je suis surprise par la bienveillance de tout le personnel, qui plus est à presque minuit ! Ils s’inquiètent de savoir si je veux manger maintenant, car le cuisinier est encore là si besoin ! Absolument époustouflant ! On ne trouve plus ça en France depuis bien longtemps !!
Ma chambre est spacieuse pour moi seule, et j’installe mes affaires. C’est un rituel nécessaire pour moi : prendre possession du lieu en déposant mes affaires.
Je vais y passer la semaine, autant organiser pour que le dépaysement soit moindre.
La nuit sera vraiment moyenne, comme les suivantes. Je ne tomberais d’épuisement que la quatrième nuit ! Et en prime il fait relativement froid, ce que je n’avais pas trop anticipé, n’ayant que ma tenue de voyage en vêtements chauds !

Les températures sont montées jusqu’à 32° dans la journée mais descendent vite et fort en soirée (quelques degrés seulement). Surprenant ! Mais ce n’est pas trop un inconvénient pour moi, je suis habituée à la rusticité de la Creuse !
Par contre la maison d’hôte Alphéa, petit riad simple est vraiment chouette. Le cadre est plaisant, le patron intarissable d’histoires, la gérante adorable et le personnel extraordinaire de gentillesse et d’attention.
De belles rencontres. 💚
Le paysage désertique marocain
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en atterrissant de nuit à Marrakech. C’est donc avec surprise que je découvre le paysage environnant : aride et désertique. Le vent transporte de la poussière rouge partout. La terre est rouge ou ocre partout. Peu de végétation en dehors des habitations. Cela me manque !
Je profite de la voiture pour découvrir les alentours. Au loin se dessine la chaine de montagnes de l’Atlas.
Cela me fascine ! Je suis au pied de l’Atlas, loin de mes cocottes !
Un rapide tour à la médina et aux souks de Marrakech pour acheter quelques fruits, et voir un peu le dédale de boutiques et l’ambiance. 2h me suffisent amplement ! Je retrouve ma voiture, et je pars en recherche de jardins, mais rien de concluant.
Il me reste une journée avant le séminaire, j’irai visiter le jardin Anima. C’est le seul qui me fait vraiment envie.
Escapade guidée vers l’Atlas
Le mastermind se termine par une journée en minibus à travers la région. Direction la vallée de l’Ourika, ses villages berbères et ses fabriques artisanales d’huile d’argan.
La vallée de l’Ourika, c’est un petit bijou niché au pied du Haut Atlas. À mesure qu’on s’y enfonce, la route serpente entre les montagnes, les jardins en terrasses et les villages berbères suspendus aux pentes rocheuses. Ici, la vie suit encore le rythme de la nature. Les habitants cultivent, tissent, façonnent… tout en préservant un savoir-faire ancestral.
Les maisons berbères à flanc de montagne
La visite d’une maison berbère avec le service du thé marocain est un instant magique ! Une construction sur plusieurs étages, de nombreuses et vastes pièces, d’autres plus réduites. La cuisine à l’extérieur, non loin des boxes pour animaux.
Un moulin artisanal pour produire la farine, un four traditionnel à bois pour cuire le pain.
C’est un émerveillement de chaque instant de découvrir cette habitation. Deux hammams l’un dehors et l’autre dedans. Un pour les hommes et l’autre pour les femmes. Le hammam est l’équivalent de la salle de bain chez nous.
Fabrique artisanale d’huile d’argan
Parmi les haltes incontournables, les coopératives féminines d’huile d’argan ouvrent leurs portes aux curieux. Le craquement des noix sous les pierres, le clapotis de la pâte malaxée, le parfum chaud et rond de l’huile fraîchement extraite… tout invite à ralentir. Ici, le temps s’étire, et chaque geste relie à la Terre. Plus qu’un savoir-faire, c’est un héritage de patience et de beauté que ces femmes transmettent, goutte après goutte, sourire après sourire.
Lors de cette visite j’ai découvert le oumla, une sorte de pâte à tartiner d’une douceur et d’un goût incomparable !
Réalisé à base de miel d’oranger, d’huile d’argan, d’amandes et de cacahuètes torréfiées, c’est un délice en bouche ! Je n’ai acheté qu’un pot sur place : grosse erreur ! Effectivement, je n’ai pas réussi depuis à en réaliser un aussi bon moi-même !
Déjeuner en terrasse face à l’Atlas
S’en est suivi un repas traditionnel marocain au soleil, avec vue directe sur les cimes enneigées de l’Atlas. Ces montagnes qui me fascinaient depuis mon arrivée au Maroc ! Que de contrastes en seulement quelques jours ! Une pause au grand air, emmitouflée dans mes vêtements chauds !
Nous avons repris les minibus, pour redescendre de l’autre côté, vers le désert.
Les paysages sont époustouflants, déroutants, loin de ce que je connaissais.

Le désert d’Agafay
Le désert d’Agafay s’étend à perte de vue, à quelques battements d’ailes seulement de Marrakech. Pas de dunes de sable ici, mais une mer de collines blondes, sculptées par le vent et la lumière. Le silence y a une texture particulière, presque palpable. Quand le soleil descend, les pierres s’embrasent et le ciel se teinte d’or, de rose et de mauve.

Au loin, les sommets enneigés de l’Atlas rappellent que l’eau n’est jamais très loin, même au cœur de cette terre aride. Les marocains ont cette capacité de capter et canaliser l’eau puis la conduire sur les zones de cultures.
C’est la halte du soir pour un nouveau repas traditionnel, sous les tentes, en musique et chansons, accompagnés de spectacles de feu.

Je me retrouve au milieu de nulle part, entourée de paysages à couper le souffle bientôt baignés par une nuit étoilée digne des comtes pour enfants.
Pour conclure : bilan de cette escapade marocaine
En écrivant ces lignes, plusieurs mois après, je revis intensément chaque moment passé dans ce pays francophone. En définitive c’était une excellente expérience. Beaucoup de dépassement de soi à différents niveaux, sans parler du séminaire en lui-même.
J’ai adoré l’expérience ! Elle m’a fait grandir et revivre. Oser et m’affirmer.
J’y ai rencontré des gens chaleureux, merveilleux et accueillants. J’ai aimé découvrir les endroits non touristiques, et la réalité de cette région. La vraie vie, celle du quotidien, les mains dans cette terre ocre.
Et si j’en ai l’occasion, j’y retournerai volontiers !

Bel article qui donne envie d’y aller . J’avais justement le projet de descendre vers Marrakech , Agadir , et Essaouira avec mon fourgon aménagé cet hiver . Y passer plusieurs semaines pour bien m’imprégner de l’endroit .
Salut Bruno !
Oh c’est une très chouette idée que de partir sillonner le Maroc avec ton camion.
Tu es autonome, tu visites, tu bouges au gré de tes envies !
Tu verras la vie y est plus abordable qu’en France et les marocains sont vraiment accueillants et serviables.
J’ai vraiment créé de belles relations en très peu de temps avec des gens simples, ouverts, à l’écoute.
Félicitations pour être sortie de ta zone de confort… loin de tes poulets ! 🙏 J’ai voyagé à Marrakech il y a quelques années, et c’était un véritable dépaysement : les couleurs, les odeurs, l’ambiance… tout m’a transporté ailleurs. J’ai vraiment envie de découvrir le désert d’Agafay, moi qui adore le silence et la tranquillité.
Merci pour ce partage inspirant, ça donne envie de s’aventurer à nouveau et de découvrir de nouveaux horizons !
Salut Beni !
Pour le désert d’Agafay, je te conseille en soirée, lorsque les quads et touristes sont rentrés…
sinon je pense que ça doit un peu gâcher le silence et le lieu. à voir !
(j’ai toujours un peu de mal avec les humains irrespectueux… 🤪)
J’aurai apprécié aller marcher quelques heures dans le désert. Ce n’est pas du sable, donc la marche est facilitée.
Une autre fois !!
Moi aussi j’ai du mal avec les humains irrespectueux…Je suis allée dans le désert du Sahara : une excursion à dos de dromadaire puis j’ai marché seule dans le désert. Quel silence ! Quelle expérience si merveilleuse ! Gravée à jamais dans ma mémoire…🙂 Je t’invite à pratiquer la pleine conscience pendant que tu marches, à chaque pas. (Beni sans accent, Gaëlle. C’est le diminutif d’un prénom espagnol)
Je te comprends ! J’aime faire mes visites seule, à mon rythme, pour profiter de chaque instant, de chaque espace, de ce que l’Univers nous propose.
C’est mon kiffe à moi !
Oups 😬 désolée pour la faute, j’ai corrigé au dessus ! (et je ferai attention dorénavant)
Tout comme moi. C’est génial ! Merci de tenir compte de ma remarque (concernant la faute). Au plaisir d’échanger.😊
Ton texte est un véritable souffle d’évasion
Marrakech, Ourika, Agafay : trois ambiances, trois rythmes, un seul voyage qui donne envie d’écouter ses instincts, de choisir le désert ou la montagne selon son besoin du moment.
Les paysages que tu fais défiler m’invitent à boucler ma valise, à ralentir au rythme du soleil, et à respirer plus grand.
Merci pour ce beau partage
Avec plaisir Sabine !
Ce challenge a été pour moi une révélation que je souhaitais partager à ma manière. 😊
Wahou! Merci pour ce partage! Moi aussi je voyage peu. Sans doute un peu plus que toi, mais jamais seule, le défi de l’inconnu me fait un peu peur! Mais la lecture de cet article me donne encore plus envie de me dépasser et me confirme dans mon projet : un voyage que je prépare! Mais chuuuuut! C’est une surprise!
Whaou !! Contente de t’avoir inspirée avec mon histoire et ce séjour marocain !
Hâte de connaitre quel est ton challenge d’évasion que tu prépares 😉